Félix Côte

Film

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Chaque jour, des milliers de personnes font le choix de retirer leur contenu des réseaux sociaux. En particulier, YouTube abrite quantité de vidéos amateur éphémères à travers lesquelles des gens s’expriment sur leur quotidien. Supprimés très vite, ces clips constituent pourtant un paysage sincère de nos sociétés connectées.

À la manière d’une genizah, lieu de conservation temporaire de documents sacrés dans le judaïsme, Delete Forever propose une forme de sauvegarde de ces vidéos intimes. Au sein d’un lieu à l’abandon, des imprimantes accomplissent la préservation rituelle de ces médias sur papier et leur donnent pour la première fois une forme matérielle. Dans un contexte de perte de contrôle sur nos données personnelles en ligne, les démissionnaires des réseaux ont peut-être trouvé la solution.

Félix Côte

Né en 1993 en France, Félix Côte s'emploie à détourner le numérique et les nouvelles technologies pour en proposer des usages critiques. Issu d’un parcours hybride entre art et science, il crée des installations qui confrontent le public à ses propres pratiques d’internet et des plateformes en ligne. Il explore les zones en péril du capitalisme numérique pour y déceler ce que les machines font peu, font mal ou ne savent pas faire. Son travail interroge le devenir de l’archive à l’heure d’une utilisation généralisée de supports et d’outils marqués par leur fragilité. En les détournant, il cherche à produire des formes qui entrent en résistance contre les schémas actuels d’obsolescence. En 2024, au Fresnoy – Studio national des arts contemporains, il réalise *Delete Forever,* son premier court métrage, qui explore la démission volontaire des réseaux sociaux. Le film est constitué de centaines de vidéos amateur supprimées de YouTube par celles et ceux qui les avaient mises en ligne. En 2025, il conçoit une installation qui produit une archive acoustique de sa maison d’enfance à partir d’un son familier : le crissement d’une chaise en bois sur le carrelage du salon.

Production

Crédits

Remerciements

Clara Girousse, Coraline Zorea, Benjamin Muzart, Lou Gallay, Thomas Zaderatzky, Mary Costeaux, Benjamin Claux, Alan Guichaoua, Sarah Falcoz, Philippe Côte, Jean-Claude Taki, Ville de Briare, Hellen Weller et Cambridge Digital Library, la Fondation Wikimedia, Les Gens d'Internet